Les fraudes au moyen de paiement diminuent
Les paiements au travers des moyens scripturaux (carte, chèque, opération bancaire, monnaie électronique) poursuivent leur hausse, tandis que les fraudes au moyen de paiement connaissent une diminution globale. Ce sont les deux principales conclusions de l’Observatoire de la Sécurité des Moyens de Paiement (OSMP), qui vient de publier son rapport annuel.
L’augmentation continue des paiements par carte
Les paiements sont toujours plus rapides et dématérialisés. En France, en 2023, 61% des paiements sont réalisés par carte, 10% d’entre eux sont même effectués par carte sur smartphone. Les virements instantanés se sont également développés, tandis que l’utilisation des chèques est en forte baisse et ne représente désormais plus que 3% des transactions. Ces nouvelles habitudes ne sont pas vraiment une surprise : elles témoignent de la démocratisation des solutions technologiques de paiement, qui se sont largement développées cette dernière décennie. La forte concurrence entre les différents acteurs bancaires a contribué à tirer à la hausse le nombre de solutions proposées, par ailleurs plus abordables.
La bonne nouvelle, c’est que d’après l’OSMP, les fraudes aux moyens de paiement sont sur une tendance baissière. Les paiements sans contact et les paiements en ligne, en particulier, apparaissent comme particulièrement sûrs, de même que les fraudes au virement et au prélèvement, qui profitent du renforcement des pratiques d’authentification forte développées ces dernières années par les banques. Les opérations frauduleuses par chèque sont également en diminution, même si cette baisse résulte pour partie de la réduction de l’usage de ce moyen de paiement.
L’appel à vigilance de l’observatoire concernant le vol d’informations par SMS ou sur internet
Malgré ce tableau d’apparence favorable, le montant total de la fraude aux paiements demeure non négligeable : il avoisine les 1,2 milliards d’euros en 2023 – en diminution relativement au nombre de paiements, mais en légère hausse en valeur par rapport à 2022. La fraude est principalement divisée en trois parts presque équivalentes: le paiement par carte (38% des sources de fraude), les chèques (31%) et les virements (26%).
La carte de paiement, même si considérée comme globalement peu vulnérable, demeure donc la principale source de fraude. Deux raisons principales : d’abord, de manière relativement marginale et limitée au territoire national, dans les cas de perte ou de vol de carte – en diminution progressive depuis une dizaine d’années. Ensuite et surtout, en raison des cas d’usurpation du numéro de carte par des fraudeurs, essentiellement à la suite d’un hameçonnage par email ou par SMS. La fraude aux informations de paiement, par SMS ou par internet, concerne également l’obtention d’informations personnelles d’accès aux applications bancaires, et donc les virements frauduleux. Autant de raisons pour que l’OSMP appelle les consommateurs à la prudence vis-à-vis des sollicitations non désirées.
Le rapport de l’observatoire est accessible depuis le site internet du trésor.
Qu’est-ce que l’OSMP ?
L’OSMP est une instance créée en 2016, rattachée à la Banque de France et composée de représentants d’administrations publiques (dont la Direction Générale du Trésor, le CNIL et l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) et d’acteurs privés du marché des paiements. Au cours de ses travaux récents, l’OSMP a également accueilli des représentants des opérateurs de téléphonie afin d’améliorer les échanges portant sur la lutte contre l’usurpation d’identité.
L’OSMP a vocation à renforcer la sécurité des moyens de paiement, établir des statistiques en matière de fraude et assurer une veille technologique sur ces sujets.