La Turquie rejoint la liste grise du GAFI

Le GAFI a mis à jour sa liste de pays sous surveillance en raison de défaillances stratégiques dans leur dispositif de LCB-FT, appelée aussi liste grise. La Turquie, le Mali et la Jordanie ont ainsi été ajoutés à la liste, tandis que le Botswana et Maurice en ont été retirés.

La liste compte donc désormais 23 pays, dont le Cambodge, le Pakistan, les Philippines ou encore le Yemen. Cette liste s’ajoute à celle dite “liste noire”, qui comprend l’Iran et la Corée du Nord.

Les reproches du GAFI à l’égard de la Turquie portent essentiellement sur les limites politiques de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, soulignant notamment des investigations trop superficielles, des ressources insuffisantes ou même des peines non dissuasives. Ces remarques rejoignent celles déjà formulées en la matière par la Commission Européenne dans son rapport 2021 sur la Turquie (voir les sections dédiées au système judiciaire, à la lutte contre la corruption et à la lutte contre la criminalité organisée).

Le fait de rejoindre une liste grise du GAFI n’est pas pas sans conséquence: pour les établissements financiers, l’impact en matière de surveillance des opérations, de vigilance constante, et plus largement d’appétit au risque est très importante. De fait, le FMI estime qu’un tel classement peut avoir un effet allant jusqu’à trois pourcent du PIB. C’est d’ailleurs l’impact sur les investissements étrangers qui est souligné dans la presse depuis cette décision.

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